mercredi 3 novembre 2021

#ChallengeAZ - C comme Curés, moines et religieuses...

Au XVIIe et XVIIIe siècle, la religion est un élément structurant de la société française.

L'église rythme la vie quotidienne des hommes. La cloche de l'église ponctue la journée de travail et indique l'heure des prières, toutes les fêtes sont des fêtes religieuses qui rythment aussi les travaux agricoles. La vie de chacun se déroule, de la naissance jusqu'à la mort, dans un cadre religieux : le sacrement du baptême, le mariage à l'église, l'enterrement dans le cimetière chrétien….
Dans ce contexte, il n’est donc pas rare que dans de nombreuses familles, un membre consacre sa vie à la religion.
Ainsi, l’abbé Gost ne manque pas de relater le parcours de certains de ses ouailles dans les ordres et nous offre un aperçu des lieux religieux de l’époque.

Plusieurs filles de la paroisse entrent dans les ordres :
  • Jeanne FORTIN, née le 9 novembre 1671 est religieuse converse à Harcourt, diocèse de Lisieux.
  • Anne VOISIN, née le 6 mai 1703, fait sa profession en l’an 1729 et devient religieuse converse à l’abbaye aux Dames de Caen.
  • Marie TAHERE, née le 22 janvier 1707, partit de Saint-Omer le 9 mai 1732 pour aller au couvent des Bénédictines de Bayeux où elle a été reçue religieuse converse et y a fait sa profession le 14 juin 1734.
  • Jeanne VOISIN, née le 7 janvier 1708, quitte Saint-Omer le même jour que Marie TAHERE pour aller aussi à Bayeux. Mais elle intègre le couvent de la Charité où elle est reçue religieuse convers et y fait sa profession le 25 janvier 1734.
  • Anne VOISIN, sœur de la précédente et née le 17 décembre 1710, devient aussi religieuse converse et fait sa profession le 21 janvier 1734. Elle intègre l’abbaye de Villers-Canivet, proche Falaise.
  • Magdeleine VOISIN, sœur de Anne et Jeanne, née le 12 juillet 1717 quitte la paroisse de Saint-Omer et entre comme religieuse converse à l’Abbaye aux Dames à Caen le 6 mai 1741. Elle y fait profession le 30 janvier 1744.
Jeanne, Anne et Magdeleine sont issues d’une fratrie de 12 enfants dont 7 sont décédés âgés entre 1 jour et 5 mois. Elles sont les 3 plus jeunes des 5 survivants.

Les religieuses converses, de condition et d’instruction plus modestes, étaient employées aux travaux domestiques et manuels, elles participaient aux tâches permettant à la communauté de subvenir à ses besoins et étaient chargées de l'entretien matériel de la communauté.

De même, plusieurs garçons né à Saint-Omer entrent dans les ordres :
  • Jean DUCLOS né le 15 février 1694, fut ordonné prêtre le 11 juin 1718 et présenté à la cure de St Matthieu de la Mousse par Mr de la Chataigneraye, abbé du val le 24 septembre 1719. Il décède le mercredi des cendres, 19 février 1744 à 9 heures du soir et est inhumé le 21 suivant dans le chœur de l’église de la Mousse, devant et proche de la sacristie.
  • Guillaume PISSOT, né le 2 février 1695, est prêtre religeux prémontré, ayant fait sa profession en l’abbaye d’Ardeine l’an 1716 (note : l’abbaye Notre-Dame d'Ardenne est une abbaye Prémontré, fondée au XIIᵉ siècle à Saint-Germain-la-Blanche-Herbe près de Caen).
  • Pierre Philippe AUMONT né le 30 octobre 1695 est prêtre et curé de Frénouville proche Caen.
  • François AUMONT, né le 23 mai 1702, est ordonné prêtre au mois de septembre 1731 et prend possession de la cure d’Esson le 25 novembre 1737.
  • Michel VOISIN né le 20 mars 1704 reçut les ordres mineurs et la tonsure à Bayeux le 8 septembre 1725, le sous-diaconat le 21 septembre 1726, le diaconat le 20 septembre 1727 et la prêtrise ou sacerdoce, à Paris le 22 mai 1728.
  • Jean AUMONT, né le 5 octobre 1704, décède le 8 novembre 1729 âgé de 25 ans alors qu’il est clerc mineur.
  • Jean VOISIN, né le 20 septembre 1726, a été reçu capucin dans le couvent de Sotteville proche Rouen où il a fait ses vœux le 11 novembre 1746 pour être ensuite ordonné prêtre quand il aura l’âge. Il est ordonné prêtre le 19 décembre 1750.
  • Michel DUCLOS, né le 31 décembre 1730, est religieux capucin, ayant fait ses vœux le 3 décembre 1747 au même couvent que Jean VOISIN pour être ensuite ordonné prêtre. Mais il décède à seulement 21 ans à Bayeux en 1751.


L’abbé GOST relate aussi les passages de relais entre les différents chanoine prenant possession de l’Abbaye du Val :
  • Maître Louis CLINET, seigneur de la Chataigneraye, prend possession de l’Abbaye du Val le 1er septembre 1716 à lui présentée par le Roy le 18 avril. Il décède en avril 1742.
  • Maître Dominique DESCARTS, prêtre licencié en la faculté de théologie de Paris et provost de l’église cathédrale de Soissons a pris possession, par procureur, de l’Abbaye Notre Dame du Val le 30 octobre 1742 en vertu des bulles qui lui ont été expédiées à Rome le 16 septembre dernier, sur le brevet que le Roy donna, au dit Sieur Descarts, de la dite Abbaye, le 11 août 1742.


La présence de l’Abbaye du Val sur la paroisse implique aussi la mention des décès de plusieurs moines:
  • Frère Pierre TROUILLET, très vertueux religieux convers, décédé en odeur de sainteté et inhumé le 18 avril 1713 à l’abbaye où il avait fait ses vœux le 13 janvier 1681.
  • Frère François BLANCHARD, natif de Guibray (commune de Falaise), religieux convers décède à 58 ans le 9 juin 1729.
  • Frère Charles TURBOT, religieux convers décède à 85 ans le 30 décembre 1739.
  • Frère François LEMERCIER, dit frère Augustin, religieux convers, décède à 64 ans 5 mois le 17 octobre 1750, il avait fait ses vœux le 20 novembre 1714.

Même s’ils n’entrent pas dans la vie religieuse, certains paroissiens s’impliquent dans la vie paroissiale en prenant la charge de custos (sacristain) :
  • Adam HUBERT né le 14 juin 1665 et décédé le 25 octobre 1726
  • François HUBERT est élu le 28 mai 1741 pour faire office de custos
  • François GUERIN né le 31 août 1719 et décédé le 11 avril 1750

Et enfin, au décès de son prédécesseur François BARBOU, l’abbé Gost nous invite dans ses tables ; à consulter les registres de Saint-Omer le 12 mai 1746 où il lui rend un fervent hommage.



Transcription :

« Le jeudy douzième jour de may 1746 est décédé sur les 3 heures du matin
en la paroisse de Champosou, proche Vimoutiers, Diosèse de Sées, Dom
françois Barbou, originaire du dit bourg de Vimoutiers, âge de 70 ans
prêtre chanoine régulier de l’abbaye notre Dame du Val, lequel, après
avoir été plusieurs fois prieur triennal et claustral de la dite abbaye
fut ensuite pourvus du bénéfice cure de la paroisee de St Omer, ou
il fut présenté, par le chapitre de la dite abbaye, le 29 avril 1728
et ayent desservi la dite cure de St Omer jusqu’au 16 9bre 1733, qu’il
en fit une démission volontaire au dit chapitre du Val, il s’en alla
gouverner la dite paroisse de Champosou ou il fut nommé prieur curé
par le Sr de la Chataigneraye abbé de la dite abbaye. Après donc que
le dit sieur Barbou s’est comporté dans ces différens états en fervent
religieux, en véritable père et en vigilant pasteur, il est allé, enfin,
plein d’année et de mérite, recevoir du souverain pasteur la récompense
de son zèle ardent pour la décoration des églises de St Omer et de Champosou
qu’il a réparées et décorées comme on les voit aujourd’hui. Il a été inhumé
dans l’église de Champosou ce 13 may 1746

A.Gost prieur curé de St Omer
successeur immédiat du dit Sr Barbou au dit St Omer »


Quelques définitions :

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