Les erreurs de nom sont assez courantes sur les actes d'état civil, parfois liés à l'illettrisme de celui qui rédige l'acte et écrit les noms comme il l'entend, peut-être aussi à cause des accents des déclarants qui eux aussi sont parfois illettrés.
Certains ne sont jamais corrigés, c'est ainsi, comme je l'avais écrit dans un précédent article, que mon nom est Labaume alors mes ancêtres s'appelaient Labaune ou du côté maternel, qu'un Robette s'est transformé en Robet au cours du XIXe siècle.
Parfois la correction se fait a posteriori comme sur l'acte de mariage des parents de mon arrière-grand-père où il est écrit :
« Les 4 témoins ci-après dénommés affirmant avec serment que c'est par erreur que dans l'acte de naissance du futur le nom de sa mère est écrit Renon au lieu de Renand son véritable nom patronymique et que c'est par erreur que dans l'acte de naissance de la future le nom de sa mère est écrit Goudard au lieu de Godard son véritable nom patronymique ».
Bref, c'est assez fréquent qu'en remontant dans le temps, l'orthographe de certains noms de famille fluctuent en fonction de celui qui écrit comme mes Husnot (graphie actuelle) qui sont alternativement Hucenot, Hussenot, Huscenot, etc. selon celui qui écrit…
Mais j'ai rencontré un cas d'erreur qui n'a rien a voir avec cela et qui me laisse encore à l'heure actuelle perplexe, que je présume avoir résolu sans en avoir une certitude complète malgré tout…
Voici l'histoire :
Sézarine CHION se marie à Écaquelon dans l'Eure avec Gustave Victorin BROUTIN le 20 août 1863.
Le couple aura 3 enfants : Victorin (1866), Césarine (1868) et Clémence (1869).
Sur l'acte de mariage, il est écrit que Sézarine CHION est la « fille mineure de Antoine CHION, journalier et de Sélanie Bibiene GIBERT ici présents et consentants au mariage » et que les parents de l'épouse ne savent pas signer, Sézarine (orthographe de son prénom sur les actes) signe « Césarine ».
En continuant les recherches, je trouve bien l'acte de naissance de Sézarine sur lequel « Antoine CHION, journalier » la déclare née « de lui déclarant et de Sélanie Bibiene GIBERT son épouse ». Antoine déclare cette naissance le 9 août 1844 alors que sa fille est née le 31 juillet et indique ne pas savoir signer.
Logiquement, pour la suite de mes recherches, je cherche le mariage de Antoine CHION et Sélanie Bibiene GIBERT dans las tables décennales d'abord d'Écaquelon puis dans toutes les communes environnantes avec la méthode de l'escargot bien connue de nombre de généalogistes !
Et rien, le néant, aucune trace de ces 2 là…
J'essaie alors de chercher leur décès, d'abord à Écaquelon vu qu'ils y sont domiciliés au mariage de leur fille puis autour et rien…
Et pendant plusieurs années, je vais régulièrement reprendre mes recherches pour me confronter toujours au même néant aussi bien sur les sites des archives en ligne que sur les autres sources internet comme Geneanet par exemple.
Puis, il y a quelques années, je jette une bouteille à la mer sur un groupe Yahoo consacré à la généalogie dans l'Eure (du temps où ces groupes existaient encore!) et je reçois cette réponse :
« Bonsoir,
Il arrive qu’un acte de naissance soit erroné et pendant très longtemps nous conduit sur des impasses.
Je vous invite à consulter l'acte de décès de Marie Félicité Abot le 20 avril 1909 sur la commune d'Écaquelon .
Vous y trouverez tous les renseignements qui vous permettront d’établir la filiation de votre aïeule. »
Perplexe, ce nom m'étant tout à fait inconnu, je vais lire cet acte de décès et j'y découvre que Marie Félicité ABOT est décédée à 89 ans, qu'elle est « fille de ABOT Jean Baptiste Joseph et de GIBERT Henriette Victoire, veuve de CHION Jean Antoine ».
D'un premier abord, je me dis tiens, c'est peut-être un seconde épouse de mon Antoine CHION mais il est indiqué que le mariage date de 1840...
Puis continuant la lecture, je lis qu'un des déclarants est « BROUTIN Victorin garde-champêtre âgé de 43 ans » et qu'il est « petit fils de la défunte ».
Or Victorin BROUTIN, garde champêtre, est le fils de Césarine
Et si Marie Félicité ABOT est la grand-mère de Victorin, c'est qu'elle est la mère de ma Césarine...
En poursuivant mes recherches, je trouve l’acte de décès de Jean Antoine CHION en 1894 à Ecaquelon. Il est indiqué être l’époux de ABOT Marie Félicité.
Il se sont mariés à Bouquetot le 29 février 1840, je ne leur ai trouvé qu'une seule autre enfant, Célanie Aimée née avant le mariage en décembre 1839.
Et pas de recensements en ligne antérieur à 1891 qui aurait pu m'aider à reconstituer le foyer.
Je n’ai toujours pas trouvé l’acte de décès de Césarine, je ne sais pas si ce dernier pourrait m’apporter une confirmation définitive…
Antoine CHION, d’après les actes, était illettré et ne pouvait donc pas lire les actes pour signaler une erreur, mais l’officier d’état civil ne devait-il pas relire l’acte au déclarant ?
Et au mariage de Césarine, personne n’a signalé que le nom de la mère de l’épouse était erroné ? L’officier d’état civil s’étant certainement contenté de recopier les éléments de l’acte de naissance….
Et alors, d’où sort ce nom « Bibienne Sélanie GIBERT » ? GIBERT est le nom de naissance de la mère de Marie Félicité ABOT mais ces prénoms sont quand même bien peu communs.
Bref, un gros faisceau de présomption m’oriente vers le fait que Marie Félicité ABOT est la mère de Césarine mais il restera à jamais un doute…
Bonjour, avez-vous cherché dans les contrats de mariage, les TSA (table de successions et absences ? pour vos ancêtres afin d'enrichir cette recherche.
RépondreSupprimerHe ben !! Quelle histoire. J'espère que tu auras le fin mot de l'histoire
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