Pour la première fois, je vais m'essayer à l'exercice et vais partir à la rencontre de Marie Nourri qui en cette année 1829 a fêté ses 35 ans.
Bonne lecture et merci de votre indulgence.
Nous sommes à Hauville, une commune de l'Eure. Elle se situe sur le plateau du Roumois au nord du département. La forêt de Brotonne borde la commune au nord et la Seine passe à l'est à 2 kilomètres.
Il fait doux en cette après-midi de fin août 1829. J'approche de ta maison et me demande si j'oserai t'aborder...
J'arrive peut-être mal, tu as enterré il y a quelques jours ton dernier petit, Victor n'aura pas atteint les 5 mois.
Tu es là, assise au soleil devant ta maison et tu regardes avec tendresse tes 4 petits qui jouent dehors.
Ton mari Guillaume n'est pas là, il est parti chez un client pour confectionner un vêtement, il est tailleur d'habits.
A quoi penses-tu ?
Penses-tu à ton premier petit Victor, parti il y a un peu plus de 4 ans alors qu'il n'avait que 4 mois. Penses-tu à lui quand tu regardes son jumeau Boniface qui aura bientôt 5 ans ?
Il s'entend bien avec son grand frère Jean qui lui aura bientôt 6 ans, Jean qui prend son rôle de grand-frère très à cœur et invente les jeux auxquels ils jouent tous les 2.
Penses-tu à Emmanuel que tu as à peine eu le temps de chérir, 6 petites semaines avant de devoir lui dire au revoir presque 2 ans auparavant ?
Tu ris en voyant tes deux petites jumelles Louise et Victoire qui du haut de leur 3 ans et demi essaient d’attraper les poules.
Et tu penses à la journée éprouvante de leur naissance ! Louise était arrivée à l'aube, à 5h30 un froid matin de février. Victoire t'avait fait attendre et certainement souffrir un peu et n'était arrivée que dans l'après-midi, à 16h.
Au moins, Georges et Boniface avaient été plus rapide et étaient arrivé un matin de fin octobre avec juste une heure d'intervalle
Imaginais-tu le jour de ton mariage que tu aurais 2 paires de jumeaux ?
J'observe cette jolie scène familiale et n'ose m'avancer. Que pourrais-je te dire ? Que je suis l'épouse du petit fils de la petite fille de ta petite fille ? Tu trouverais sûrement cela bien étrange...
Tu te lèves, il va être l'heure de préparer le repas du soir.
Tu me vois, je te fais un signe de la main auquel tu réponds, un peu intriguée de me voir là...
Je continue mon chemin, je préfère ne pas te déranger et te laisser avec ta famille.
D'ailleurs j'aperçois Guillaume qui rentre, je le salue et il me répond tout aussi intrigué que tu l'étais.
Je me retourne, les enfants sont heureux de retrouver leur père. Guillaume prend ses filles dans ses bras et rentre dans la maison avec les garçons, la porte se referme sur la petite famille.
Je continue mon chemin et décide de profiter de la douceur de cette soirée d’août avant de rentrer.
Guillaume COLOMBEL et Marie NOURRI se marient le 12 juillet 1821 à Hauville, il a 34 ans, elle en a 28.
Ils auront 7 enfants :
- Jean né le 19 novembre 1823
- Victor et Boniface (l'ancêtre de mon mari) nés le 22 octobre 1824, Victor décède le 21 février 1825
- Louise et Victoire nées le 2 février 1826
- Emmanuel né le 20 septembre 1827 et décédé le 2 novembre 1827
- Victor né le 21 mars 1829 et décédé le 16 août 1829
J’aime beaucoup ce texte plein de la tendresse maternelle de Marie pour ses enfants. Tout est conté avec douceur, même les événements tragiques. Ce Rendez-Vous Ancestral est une belle réussite !
RépondreSupprimerUn article très émouvant et une rencontre que l'on aimerait réelle.... Je regrette parfois de ne pas avoir assez écouté mon arrière grand mère.... Je regrette sa pudeur d'ancienne et ses yeux pleins de douceur, loin de toute la souffrance à laquelle ils ont du assister.... Tu m'as mis les larmes aux yeux
RépondreSupprimerTout en pointillé et tendresse
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